La peur, comme l’anxiété ou l’inquiétude sont des réactions naturelles de notre organisme. Elles sont utiles et temporaires dans un contexte spécifique : quand nous sommes dans une situation de stress ou face à un danger elles sont ancrées dans notre cerveau reptilien comme des réactions de survie qui libèrent un flux d’hormones (adrénaline, noradénaline et cortysol). Avec elles et grâce aux changements physiologiques nous pouvons réagir au danger, faire face, nous battre ou fuir.
L’anxiété est une réaction naturelle avant d’être un trouble
Mais l’anxiété devient un trouble quand nous nous mettons à évaluer toute situation comme un danger potentiel ou quand les sensations d’anxiété durent dans le temps après que le danger ait disparu. Ces sensations vous les connaissez : tension musculaire, transpiration, accélération du rythme cardiaque, gorge et ventre noués… elles affectent notre mental, notre état émotionnel et nos comportements et nous nous enfermons dans un cercle vicieux, entretenu par l’anticipation du danger.
L’anxiété peut nous empêcher d’apprécier la vie, de profiter de nos capacités et de nos relations. Dans certains cas, elle nous coupe de nos aspirations et de nos motivations profondes.
Certains choisissent de se calmer avec de l’alcool, des drogues, des addictions aux écrans, aux infos, au sexe… d’autres ne vivent qu’une partie de leur vie et se coupent de leurs capacités d’évolution et d’apprentissage tant l’anxiété devient une souffrance.
Gérer l’anxiété : une compétence personnelle
Gérer son anxiété est une compétence globale à développer pour vivre un quotidien plus serein tout en tenant compte de ses besoins.
Nous avons besoin d’être conscient de nos ressentis et de les comprendre profondément pour pouvoir initier un changement d’attitude, percevoir et interpréter les choses différemment et vivre l’anxiété de façon plus constructive.
Nous avons déjà vu que nos manières de penser entretiennent le cercle vicieux de l’anxiété (à travers des distorsions de pensées). Mais nos comportements aussi entretiennent ce cercle vicieux :
-en mettant en place des stratégies d’évitement et de fuite (nous n’apprenons pas à faire face, nous ne faisons pas de nouvel apprentissage)
– en cherchant à nous rassurer constamment à travers une aide extérieure (nous n’apprenons pas à faire face par nous même aux enjeux de la situation)
Pour vous aider à faire face à votre anxiété je vous propose de la rencontrer et de comprendre ce qui se passe en vous. Vous pourrez ensuite créer un changement à partir des déclencheurs, des associations que vous faites et des réactions automatiques que vous aurez décryptées.
Précédemment nous avons déjà vu des stratégies simples pour vous soulager, des moyens qui on un impact immédiat et qui peuvent vous aider à gagner en autonomie et en bien-être. Dans cet article, faisons le tour des origines de l’anxiété et de ses manifestations en tant que trouble anxieux.
Les origines de l’anxiété et du trouble anxieux
Voici quelques facteurs et quelques repères pour faciliter votre réflexion personnelle :
– Notre histoire familiale et le contexte dans lequel nous avons grandi :
à partir de l’attitude de nos parents et des adultes qui nous ont élevés, nous avons fait des apprentissages, nous avons appris à réagir en modélisant les adultes autour de nous.
Par exemple à partir d’un un parent qui s’inquiétait pour nous, nous avons pu apprendre que « la vie est dangereuse » ou qu’ « il ne faut pas prendre de risque » et « toujours contourner les obstacles ».
Chacun modélise les croyances et les comportements des uns et des autres et on peut les aborder comme des programmes qui peuvent être « désinstallés » et remplacés par des croyances et des comportements plus satisfaisants.
– Nos expériences personnelles :
comment nous nous sommes adaptés au danger, à l’insécurité, et au changement de manière générale.
Nous avons tous vécu des périodes stressantes, des moments de vulnérabilité qui déclenchent peur, inquiétude et anxiété.
Même des expériences positives déclenchent du stress car elles provoquent un changement et tout changement demande un degré d’ajustement émotionnel.
Avec un psy ou un professionnel de la relation d’aide, vous pouvez explorer l’impact des évènements du passé sur vos difficultés actuelles.
C’est un chemin possible pour se comprendre et commencer à apprivoiser son anxiété.
– Nos manières de penser :
je l’ai déjà évoqué dans un autre article avec les distorsions de pensées comme « déprécier l’aspect positif pour donner de l’importance aux seuls aspects négatifs ».
Cela a un impact sur notre état émotionnel et on peut toujours choisir des manières de penser plus adaptée, quand on arrive à recadrer la situation, c’est-à-dire à lui donner un autre sens.
– Notre manque de capacités acquises :
à force de choisir des stratégies comme l’évitement, la fuite ou la recherche systématique d’aide l’extérieur, nous pouvons perdre le contact avec nos capacités innées d’apprentissage. Or on peut toujours développer ses compétences, par exemple en apprenant à faire les choses « les unes après les autres » ou en faisant « quelque chose plutôt que s’inquiéter ».
– Notre caractère, notre tempérament :
l’anxiété est elle génétique ? Ou est ce seulement un apprentissage ? C’est vrai que certaines personnes semblent ignorer le trouble anxieux et elles savent naturellement aborder les situations avec plus de perspective et de recul…alors nous pouvons toujours apprendre quelque chos ed’elles et modéliser leurs valeurs, leurs croyances et leurs comportements.
– Le manque de soutien :
je crois que l’isolement est le « meilleur ami » de l’anxiété.
Plus on peut parler de ses difficultés dans un climat de sécurité et de confiance, plus on peut s’en protéger. Nous avons tous besoin de relations proches pour pouvoir nous confier et demander de l’aide concrète et ponctuelle.